Super Chévéré* Medellin !!!

*Chévéré qui se traduit par "Super", adjectif ajouté à chaque fin de phrase par les païsas! (habitants du département d'Antioquia)

Nous avons hâte d'arriver sur  Medellin afin de retrouver Ana Maria et Juan Camilo, un couple de danseur qu'Olivier avait hébergé lors du Festival de Danse & Musique du monde de Cugand en 2007!

Arrivés en fin d'après-midi sur Medellin, la quête d'un bivouac s'avère être un peu complexe car les parkings sécurisés que nous abordons ne veulent pas que l'on reste dormir dans notre véhicule! Pour ce soir, se sera un stationnement en pleine rue,  face au poste de police,  au coeur du "Barrio Triste"! Nous apprendrons par la suite que le quartier en question est considéré comme risqué!!! Mais nous avons bien dormi, sur nos deux oreilles!

Après avoir rejoint Ana à son cours de danse nous filons vers le Théâtre Metropolitano où nous retrouvons Camilo en pleine répétition car demain c'est le grand soir! Le ballet est en effervescence  car le spectacle est de grande importance et organisé depuis longue date: il s'agit des 20ans du Ballet Folklorico de Antioquia. Mais en attendant le jour J, nous avons le privilège d'assister à la répétition générale...Voici quelques photos...

Le lendemain, le spectacle est un succès, la salle est pleine, Camilo, le chorégraphe et Ana une des danseuses principales peuvent être fières de leur travail: la perfection tant au niveau des danses, des costumes et de la musique. Un régal!

Une fois la répétition terminée nous sommes accueillis chaleureusement dans l'appart de Camilo: vrai lit, douche, wiffi...ah le confort! Ana et Camilo sont adorables, nous partageons les petits déjeuners typiques: arepa (une galette de maïs)  servi avec du fromage frais et accompagné d'une tasse d'agua panela (infusion d'une pâte de sucre de canne concentré) délicieux! Et lorsqu'ils n'ont pas de représentation le soir, nous allons goûter les spécialités colombiennes, comme une païsa; un petit cousin du cassoulet et un plaisir pour Olivier!

Pendant une semaine nous allons vivre de près la vie des danseurs professionnels car nous sommes invités à chaque représentation et répétition de la troupe. C'est l'occasion de comprendre que le métier de danseur est exigeant, des heures et des heures de répétitions tout en jonglant avec un autre travail comme les cours de danses que donne Ana!

Les jours suivants nous partons à l'assaut du centre ville de Medellin, pour une fois les déplacements sont aisés car un métro aérien traverse Medellin du nord au sud et s'étend sur les collines par deux Métro câbles.

Sans oublier l'incontournable place Botero avec ses statues de bronze.

Medellin est agréable, une ville moderne cependant très arborée avec un jardin botanique gratuit, bien conçu et où l'on peut s'assoir sur les pelouses, vous ne verez jamais cela en France! Pelouse interdite!

Comme dans beaucoup de grandes villes, la circulation peut être gentillement qualifiée de "brouillon"! Pas de règle, pas de respect des priorités, des 2 voies qui se transforment en 3, des conducteurs de bus cinglés, c'est la jungle, le mot d'ordre est: chacun pour soi! Il en résulte de nombreux accidents pour les cyclos: à deux pas de chez Camilo, deux chocs voiture-moto au même endroit la même journée!

Afin de retrouver un peu de calme et d'air pur, ce week-end Ana et Camilo nous conduisent dans leur nouvelle Twingo à une centaine de bornes de Medellin.

Il y a une vingtaine d'années, une retenue d'eau a été construite en amont de la localité de Guatapé, ce qui a radicalement transformé le paysage et formé de petits îlots de verdures.
Le coin est connu pour sa "Piedra de Penol", un gigantesque mégalithe qui semble venir de nul part. La montée des 700 marches est un peu sportive mais quelle récompense en arrivant, saisissant!

Guatapé est devenue une petite station balnéaire où de nombreux colombiens viennent flâner le dimanche tout en dégustant une glace, une brochette de viande ou autre gourmandises. Maisons colorées, petites ruelles, jardinières de fleurs, on adore le centre ville. 

Et pour finir la journée en beauté: dégustation de gaufres dans la "ville des gâteaux", un vrai régal!

Enfin du café!

Entrés depuis Armenia dans la région dite "du café" nous sommes légèrement dubitatifs concernant l'appelation de cette région! Car pour tout vous dire, du café nous n'en n'avons quasiment pas aperçu! Et au détour d'un virage dans les environs de Chinchina: des champs de café à perte de vue...cette fois ci nous sommes servis!

Nous en profitons pour faire escale dans l'Hacienda Guayacal afin d'apréhender la production du café. Nous sommes chaleureusement accueillis par la maitresse de maison avec une tasse de café bien entendu! L'hacienda n'est probablement pas la plus typique de la région car le bâtiment est assez récent mais l'hospitalité, la cuisine et le jardin environnant relève le niveau.

De la graine à la tasse...Lina sera notre guide pour l'après midi.

Cette hacienda peut être associé à une culture dite raisonnée, c'est à dire une restriction au maximum des pesticides afin de respecter l'environnement et en observant le nombre d'oiseaux qui vivent sur cette propriété on peut penser que les résultats sont là!

C'est à partir de deux ans qu'un plant de café est viable pour la récolte qui se déroule de mars à juin et tout à la main!

Une fois récoltés, les grains sont passés dans une machine afin d'enlever la pulpe, l'envellope rouge. La passage suivant se réalise dans un bassin d'eau qui permet le tri des grains fiables. Les grains dits non sains flottent à la surface et sont récupérés pour faire le café vendu en Colombie, les autres sont exportés.

Les grains circulent dans un seconde dispositif afin d'enlever la deuxième pellicule puis ils sont envoyés par sacs de toile jute à l'usine de torréfaction. Ici, la seconde pellicule est récupérée afin de servir de combustible.

La visite se termine par une balade sur les hauteurs de la propriété avec une vue imprenable sur la vallée...et une tasse de café moulue devant nos yeux...un régal!

Nous repartons enchantés de cette visite par les routes sinueuses de la campagne environnante avec un arrêt dans une pépinière de la région, très bien entretenue, une large gamme de plantes dites d'intérieures en Europe mais que les colombiens font pousser dans leur jardin: philo, dracaena, croton, hibiscus, bougainvillié, impatiens, anthurium, orchidée, calathea...à faire palîr les responsables de serre chaude!

D'Armenia à Salento

Bitume, péages, stations essence...nous filons rapidement vers le nord par une autoroute en très bon état, bordée de champs de canne à sucre. Nous voici aux portes de la "région du café"...pas de plants de café en vue mais une végétation luxuriante et un temps très humide, mais comme la température ici tourne autour des 25°C, la pluie n'est pas incommodante.

Petite halte instructive dans le jardin botanique d'Arménia. Pour visiter ce site un guide est imposé, ce qui ne nous enchante guère mais les explications sur la faune et la flore colombiennes se sont révélées très enrichissantes, principalement sur le "guadua" une variété de bambou de la région utilisée pour la construction des habitations! Dommage que le temps est  un peu frais et pluvieux car les papillons de la serre restent cachés!

Pour rejoindre le ville de Salento, il est possible d'emprunter l'autoroute ou la piste, sachant que l'on roule sur du bitume depuis un moment, le choix est vite fait se sera la terre qui se transforme en  boue! Une belle expérience de conduite mais avec tout de même quelques frayeurs, heureusement que mon "S.Loeb" maîtrise notre Chacana à merveille! Le décor est charmant , tout comme ses pensionnaires!

La deuxième belle surprise du jour: Salento, un ravissant village coloré connu pour ses échoppes d'artisanat.

Nous prenons nos quartiers dans le camping Monteroca, un lieu un peu farfelu tenu par Jorge, inventeur, créateur, gérant et accessoirement  géologue de formation,nous avons le privilège de contempler sa collection de pierres, fossiles...Olivier est aux anges!

Agréable balade matinale dans la campagne environnante afin de nous ouvrir l'appétit.

Aujourd'hui c'est La sortie dominicale des colombiens de la région, les ruelles de Salento sont bondées, c'est un régal de profiter de cet instant, les odeurs de café, de cuisine,  les couleurs des maisons, les bavardages des passants, la musique de la rue dont un magnifique duo argentino-slovénien!

Séance d'essayage dans une boutique, pas mal, non?

" Un tinto delicioso" conçu dans une antique cafetière italienne des années 1900... un café corsé et une ambiance bistrot très plaisante!

Pour achever en beauté ce dimanche, nous prenons la route menant à Cocora, une vallée où poussent les intrigants palmiers de cera   pouvant atteindre les 60 mètres de hauts, devenus l'emblème du pays ces palmiers sont une curiosité  car habituellement le palmier est un végétal qui se développe à basse altitude et près des côtes.