mardi 24 mai 2011

Rurrenabaque et notre balade en jungle


Départ pour Rurrenanabaque, 30 secondes pour entrer dans le bus de la route de la mort, on est vite dans le bain, notre chauffeur est un bargeot, nous passons à quelques centimètres des précipices à plus de 60 km/h sur des pistes où il est quasi impossible de rencontrer un autre véhicule sans faire une manoeuvre! C'est peut être aujourd'hui que nous allons mourir! Nous sommes ballottés dans tous les sens, gauche, droite, en haut, en bas, il est impossible de fermer l'oeil...encore 15 heures à tenir!

6 h du mat, nous arrivons sans encombre à Rurre,merci à notre bonne étoile. Maintenant à nous de trouver l'agence que nous ont conseillé Carmen et Daniel pour faire une sortie en jungle dans le parc Madidi et de préférence avec de bons guides locaux.

"El Berraco del Madidi" est une agence tenue par Pierre l'espagnol et Pedro, un bolivien natif de la communauté de San José avec laquelle ils travaillent en partenariat. La présentation est alléchante, nous aimons le côté "ecotourisme communautaire", notre choix est fait ce sera 4 jours en pleine Amazonie. Le choix d'une agence n'est pas évident car il y en a des dizaines sur Rurre qui se disent "écologiques et responsables" mais qui ne respectent pas la flore et encore moins la faune! Celle ci ne nous donne pas ce sentimemt, nos interlocuteurs sont super sympa, nous verrons demain si nos impressions sont bonnes.



Départ 7h30 le lendemain matin, avec un manque de sommeil certain à cause d'une bande d'israéliens fêtards de notre hôtel. Nous montons à bord du bateau et faisons connaissance avec Léo notre guide et frère de Pedro.


La traversée sur le Rio Beni est magnifique, nous sommes aux premières loges pour apprécier la flore des bords de rives mais plus spécialement pour l'observation des animaux, comme un caïman allongé sur les galets mais que nous n'avons pas eu le temps de prendre en photo, dommage!





Le campement de l'agence est situé à plus de 6 heures de bateau de Rurre. La navigation sur le fleuve n'est pas évidente car le niveau de l'eau commence à baisser et par endroit Gilder, le batelier de devant, doit se servir d'une perche de bois pour nous déloger les bancs de galets sur lesquels la barque frotte et peut s'immobiliser.
Nous sommes heureux d'arriver au bivouac, le lieu est enchanteur, en pleine jungle, et très bien entretenu.
Voici notre logement pendant 4 jours, ouhaah le luxe, tente immense sous un carbet de bois et hamac privé! Ici, tout a été réalisé par les hommes de l'agence et de la communauté, cuisine, sanitaires, cabanons, un boulot colossal car tous les matériaux doivent transiter par le fleuve!



Après un verre d'orangeade maison très rafraîchissante, Léo nous propose une balade de quelques heures pour terminer la journée. Bouteille d'eau, répulsif antimoustique et appareil photo, nous sommes parés pour notre première sortie en jungle.
Le plus impressionnant sont les arbres et les lianes: hauteur, circonférence de tronc, tout est démesurément grand...





Ici, "l'arbre qui marche", ses racines à la surface se déplacent lentement vers des sols de meilleure qualité.

La marche se fait tranquillement afin de percevoir le moindre bruit ou  froissement de feuille qui pourrait déceler la présence d'un animal. C'est en imitant le cri des singes hurleurs que Léo nous mène sur leurs traces et nous auront le privilège de les observer avec leurs petits.
Pour les clichés animaliers, voici des spécimens rencontrés qui se sont laissés photographier! Attention: pour les angoissés des petites bêtes, s'abstenir!







Nous avons patienté  plus d'une heure, dans la chaleur, l'humidité et les moustiques, sur un promontoire de bois pour observer les cochons sauvages, nous n'en verrons aucun...à cet endroit...il a fallu attendre encore une demi heure de marche pour les entendre, les voir mais surtout les sentir...une odeur bien particulière et tenace!



Dans la jungle, les fourmis sont omniprésentes, de tailles diverses (certaines font plus de 2cm),des rouges, des noires et les plus saisissantes sont les "fourmis-feuille" qui grignotent un bout de feuille qu'elles ramènent à la fourmilière en file indienne. Après leur passage, il ne reste que la tige du végétal attaqué. Conseil de Léo: il vaut mieux ne pas laisser traîner ses doigts car la douleur d'une piqûre de fourmi géante peut lancer pendant deux jours.



Le lendemain, nous faisons la connaissance de deux sympathiques familles françaises qui arrivent pour 4 jours de jungle avec leurs enfants. Delphine&Fred et leurs enfants Théo, Arthur et Zoé et leurs amis Aurélie&Guillaume et leurs enfants Emma et Martin sont en voyage autour du monde depuis plusieurs mois et avec sac à dos, chapeau!
Nous prenons place dans le bateau en compagnie de toute la smala direction la communauté San José,  il faut 4 heures de navigation et une petite heure de marche pour atteindre le village. Nous sommes accueillis chaleureusement par les parents de nos guides, dans une jolie maison de terre et un jardin rempli de fruitiers, il suffit de lever le bras pour se servir en mandarine, le pied!









Léo et ses frères nous présentent la vie de la communauté et son fonctionnement, ici on ne rigole pas avec les règles, si l'une d'elles est enfreint on peut être immobilisé plusieurs jours ( et nuit) à cette entrave de bois!



En dehors de quelques conflits ordinaires, la vie est plutôt calme, ces boliviens vivent principalement de l'agriculture ( banane, mandarine, yucca), l'élevage, chacun à ses poules, une vache ou un cochon qui se baladent dans le village. Sans oublier le tourisme et les aides des ONG pour le financement du dispensaire. Une très belle rencontre qui nous aura permis d'entrevoir une partie de la vie des communautées indiennes.
Le retour au campement se fera en rafting pour les plus motivés!


Passons à notre inoubliable séance de pêche... on va faire des jaloux!
L'objectif de la tribu de français est de ramener le dîner de ce soir: poisson du rio Béni...Et l'exercice est de pêcher à la mode des habitants de la jungle, ce qui rique d'être un peu délicat!
Tout d'abord, la pêche aux vifs dans un ruisseau, il faut récupérer des larves dans des tiges de roseaux afin d'attraper des petits poissons pour donner à manger aux gros!



Ensuite retour au fleuve Beni, la pêche se fait à la main avec un  grand moulinet de bois, l'hameçon est lesté avec un petit galet et le lancé se fait comme au lasso!



Et pendant que nous patientons sereinement sur une magnifique plage entourés de papillons multicolores, Olivier le pêcheur du dimanche nous lève un piranha géant en moins de cinq minutes d'attente...impressionnant...mais ce dernier fait de la résistance et la levée à la main est douloureuse car le fil de nylon lui scie la peau des doigts! Après quelques minutes de lutte, la bête atterit sur le rivage... quelle pêche !





Nous repartons rapidement avec Léo pour entamer une marche nocturne, c'est l'occasion d'écouter et d'observer différemment la nature, en attendant la smala aura pêché deux poissons chat supplémentaires pour le dîner. Préparés en sauce ou à l'étouffer dans une feuille ou un bambou, tous les poissons sont succulents! Merci aux cuisinières, de vrais cordons bleu pendant les quatre jours!




Mais toute bonne chose à une fin, pour la dernière matinée, Léo nous conduit dans un sentier bien boueux avec comme thème: les végétaux guérisseurs et les diverses traditions ancestrales en rapport à leur nature environnante. Une véritable mine d'informations notre Léo, il prend le temps de récolter de l'écorce d'un arbre connu pour ses effets "anti tourista", une bonne infusion pour Marie c'est plus sain que l'imodium! Et plus, il nous fait goûter des noix de palmier, nous parfume d'une sève aux senteurs vanillées, merci Patachamama!


Mais il est temps de repartir, le voyage est long jusqu'à Rurre, en chemin nous croisons une famille de capibara sortant de sa baignade dans le Beni. 




Après une balade dans le centre de Rurre, nous retrouvons nos deux familles pour un dernier repas en commun avant de repartir sur La Paz...






en avion...on se sentait pas faire les 20 h en bus sur la route de la mort...



lundi 16 mai 2011

Treck del Choro



Voyager en véhicule donne beaucoup d'avantages mais un inconvénient majeur: peu d'activité physique, c'est pourquoi nous avons décidé de partir pour le Treck del Choro afin de nous dégourdir les jambes.
Une cinquantaine de bornes sur trois jours avec des paysages à couper le souffle, c'est parti!

Départ du treck à partir de La Cumbre, sur les hauteurs de La Paz, nous débutons par une bonne grimpette à travers le paysage quasi désertique de la Sierra, la respiration à cette altitude est un peu difficile, normal nous venons de dépasser le Mont Blanc, 4850 mètres!


C'est dans les nuages que nous amorçons cette fameuse descente, herbes rases, vestiges incas et lamas...nous sommes bien dans les Andes.




Nous suivons un chemin de pierre réalisé par les incas sur lequel nous rencontrons Teodosio et son fils Oliver, conducteur de lamas. Après avoir fait un petit bout de chemin ensemble il nous propose de planter notre tente à côté de sa maison à Chucura, il en profite pour nous faire visiter la nouvelle serre construite il y a quelques mois. Ce potager couvert, cultivé par trois familles, leur permet d'avoir des légumes frais et moins chèrs toute l'année, une vraie révolution dans cette région où le climat est rude.





Le lendemain, nous sommes levés aux aurores, la famille de Teodosio est déjà partie travailler avant les premiers rayons du soleil. Sa femme et sa fille partent pour la journée ramasser des pommes de terre qui seront transportées sur le dos des lamas, lui et son fils mènent les moutons et lamas aux pâtures, quant aux petits derniers ils restent au foyer avec leur grand-mère.





La végétation commence à changer, même si les lamas sont toujours présents, l'herbe devient plus verte, quelques arbres apparaissent puis des fougères et des fleurs.





En quelques heures de descente, nous avons l'impression d'être dans un autre pays. La température augmente et l'humidité avec, le chant des oiseaux est enfin perceptible...et la flore...un vrai régal pour les yeux, la carte mémoire de l'appareil photo ne va pas être suffisante à ce rythme!






Nous arrivons en fin d'après midi au campement Bella Vista, le nom est bien choisi pour ce lieu car la vue sur les montagnes est spectaculaire. Nous rencontrons Carmen et Daniel, deux espagnols photographes travaillant pour les parcs nationaux boliviens, Carmen photographie la flore et Daniel est le spécialiste de la faune.





Nous reprenons la route de bonne heure, les flancs de montagne situés au nord sont très humides, il est nécessaire d'être vigilants dans les descentes sur les pavés car ces derniers sont glissants, heureusement le sac à dos amortis les chutes ( de Marie)! La végétation est luxuriante: arbres immenses, fleurs en tout genre dont beaucoup de broméliacées, fougères, philodendron, et quelques orchidées...












Les montées zone sud en plein soleil sont éreintantes et les douleurs commencent à se faire sentir mais la traversée de magnifique pueblito au milieu de nul part et les paysages nous redonne le moral!








Et cerise sur le gâteau, à quelques heures de la fin du treck: une rarissime rencontre selon le garde forestier, deux oursons grimpés en haut d'un arbre...la maman ne devait pas être loin !


Il était tellement mignon qu'on a fait une vidéo:



En ce qui concerne la faune, une multitude d'oiseaux et de papillon de toutes les couleurs vivent dans ce paradis mais difficile à photographier avec notre appareil! Les araignées sont belles et bien présentes avec leurs toiles qui deviennent de véritables oeuvres d'art au petit matin. 




Repos bien mérité dans un hôtel glauque de Coroico avant de reprendre la route pour Rurrenabaque. En plus du site un peu vieillot, on ne sait pas trop si les proprio de l'hôtel étaient bourrés, défoncés ou les deux! Mais Coroico très jolie ville.