jeudi 2 juin 2011

Vers les "Chiquito"

Le lac Titicaca devait être notre prochaine étape mais la frontière entre la Bolivie et le Pérou est bloquée par des campesinos qui ne veulent pas voir leurs eaux polluées par le projet d'implantation d'une mine d'argent appartenant à une entreprise canadienne. Une grève à notre avis bien justifiée après avoir pu constater  la pollution de la rivière de Potosi.


En attendant que le conflit se débloque, nous en profitons pour faire une excursion à San José et Santiago de Chiquito tant vanté par Carmen et Daniel. Le chemin est long pour se rendre dans ce pueblito, quasiment 1200 bornes! Nous repartons à l'assaut des Andes avec ses cols à plus de 4500 mètres, puis après avoir traversé la forêt de nuages du Chapare et ses forêts luxuriantes semblables à celle del Choro, nous découvrons les plaines de l'est bolivien.




Le décor nous rappelle la pampa argentine avec des estancias immenses où l'on élève des bovins de race indienne pour leur viande et où l'on cultive principalement du riz, du sorgho et de la canne à sucre. Cette agriculture extensive grignote peu à peu la savane tropicale du bassin amazonien, en brûlant ces terres l'homme transforme ce paysage en vaste étendues d'herbes hautes parsemées de palmiers et de buissons épineux.
Ces fermes sont tenues par des brésiliens, des européens de l'est et des communautés mennonites chrétiens protestants (comme les amish), nous avons croisés des familles se déplaçant en voiture à cheval, habillées de leurs costumes traditionnels, salopette, chemise à carreaux et chapeau de paille pour les hommes, robe longue sombre avec col dentelle, chapeau ou foulard pour les femmes.

Pour la petite histoire de la région, à l'époque de la colonisation, les jésuites ont établi des missions dans ces territoires, tout en coopérant pacifiquement avec les tribus natives comme celle des Chiquito. De cette période, seul reste les églises avec leur architecture particulière.


Petite halte à San José de Chiquito où se mêlent communautés mennonites et boliviens natifs. Pour supporter la chaleur, nous nous arrêtons sur la place du village à l'ombre d'un Toborochi. Cet arbre typique de la région de Santa Cruz présente un tronc piquant en forme de bouteille d'Orangina et ses fleurs de couleur rose ou blanc s'apparente à des lys, magnifique.







Après des kilomètres "d'autoroutes boliviennes", routes asphaltées ponctuées de péages, de contrôles policiers et de nids de poule, nous sommes déviés pour des heures de pistes dans la savane tropicale. Le paysage est superbe avec sa terre ocre et ses marécages mais la piste est horrible et gavée de camions! Mais à notre grand soulagement le bitume est de retour, et ce jusqu'à Santiago de Chiquito.





Santiago de Chiquito est un village paisible situé sur une colline entouré de végétation tropicale, les rues et les maisons sont faites en terre. Nous parquons Chacana dans le jardin de Marta qui tient une auberge et faisons connaissance avec Catherine la propriétaire du lieu. Cette Quaker, agricultrice d'origine américaine est en Bolivie depuis plus de 20 ans, son mari et elle élèvent des vaches laitières et transforment leur lait en yaourt et glace lorsque la machine fonctionne! Ils vivent d'une agriculture vivrière, c'est pour nous un autre mode vie que nous sommes ravis de découvrir
.




Le lendemain, nous prenons de la hauteur en nous baladant jusqu'aux monolithes et le mirador qui nous donne une vue imprenable sur la Vallée de Tucavaca et le village.





Au retour, nous nous arrêtons acheter des légumes à un maraîcher dont nous avions aperçu le potager depuis la crête. Cette famille cultive de manière biologique choux, betteraves, salades, carottes, aromatiques, pois, cardes, épinards pour les vendre au village.





En reprenant la route du retour, nous nous arrêtons à Santa Cruz, encore merci à Stephen et Yuvinka pour leur accueil et leur douche chaude! Nous ne sommes pas tombés sous le charme de cette ville mais la place principale arborée de Toborochi est charmante.




Ce soir nous avons prévu de bivouaquer à Villa Tunari et à notre grande surprise la ville est en fête pour une semaine! C'est l'anniversaire de sa création et pour l'occasion une fête foraine est installée: manèges, concours de baby foot, chamboule-tout, vendeurs ambulants de glaces maisons et autres douceurs...tous les ingrédients sont réunis pour une véritable fête foraine... Julie, notre aficinado des fêtes foraines,  va nous préciser qu'il manquait l'indispensable: les pinces à peluches!







Et le lendemain, tous les villageois sont sur leur 31 car le Président Evo Morales vient faire une élocution dans la mairie de Villa Tunari. Installés depuis plus de deux heures face à la mairie, nous attendons la sortie d'Evo, cela nous donne le temps d'observer la population, très éclectique.





La "garde présidentielle "est présente dans leur ravissant costume rouge...ainsi que la télé bolivienne...et voici que l'on annonce la sortie du Président, moins de 30 secondes pour entré dans sa voiture blindée nous n'aurons pas eu le temps de l'apercevoir et encore moins de le prendre en photo, dommage! Mais la fête continue, le défilé se met en route, chaque école, chaque profession est représentée avec sa fanfare et ses majorettes!






4 commentaires:

  1. euh sans vouloir me moquer, j'aime beaucoup la photo des 6 demoiselles en jupes marrons et chemisier blanc portant le drapeau! Elles sont très chics!!!
    Clairon

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  2. 6 mois plus tard, j'ai enfin trouvé l'adresse de votre blog (merci steph G). Ravi d'apprendre que vos ptites vacances se passent bien. Et merci de nous faire un site aussi riche et actualisé.
    A+Gaël

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  3. ben ,en fin de compte...c'est t'y pas bien que la frontière soit fermée!!!
    et pour suivre l'idée de clairon ,je prèfère celle qui est en rose sur talons aiguilles....ce petit ensemble m'irait, je pense, a ravir bisous
    tonton gégé et tante marie

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  4. Je suis comme Clairon, j'adore ces petites majorettes pleines de sensualité!
    De lire enfin vos aventures ça me donne un petit gout de revient-y.
    Allez je vais seulement voyager à tarvers vos mots.Snif,snif
    Que le vent vous porte, bonne suite.
    Régine de retour en FRANCE

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